Les techniques de greffe de cheveux expliquées simplement pour faire le bon choix

Les statistiques n’offrent aucun répit : près d’un homme sur deux sera concerné par la calvitie au cours de sa vie. Derrière ces chiffres, il y a des regards fuyants dans le miroir, une image de soi qui vacille et, souvent, un sentiment d’impuissance. Pourtant, la médecine esthétique a fait de la greffe de cheveux une réalité accessible, loin des faux espoirs ou des promesses vaines. L’enjeu ? Choisir la méthode adaptée à sa situation, comprendre les différences et savoir à quoi s’attendre, sans tabou ni jargon inutile.

La méthode FUSS (Follicular Unit Strip Surgery)

La FUSS, ou Follicular Unit Strip Surgery, repose sur le prélèvement d’une bandelette de cuir chevelu à l’arrière de la tête. Cette technique, courante pour se faire greffer des cheveux, commence par le rasage de la zone donneuse. Le chirurgien extrait alors une fine bande de peau, généralement prélevée au niveau de la nuque ou des tempes, jamais plus large que deux centimètres. La zone est ensuite refermée par suture, laissant une cicatrice fine et discrète, camouflée sous les cheveux.

Cette bande prélevée n’est pas implantée telle quelle. Elle est minutieusement découpée au microscope pour en extraire les unités folliculaires : parfois une, parfois deux, parfois quatre par fragment. Le praticien répartit ensuite ces unités de façon irrégulière à l’aide d’une aiguille dédiée, car trop d’ordre donnerait une impression artificielle à la repousse. Pour obtenir un rendu le plus naturel possible, les greffons sont implantés de manière plus espacée en arrière, plus serrée en avant, mimant la densité d’une chevelure jeune. Cette méthode s’adresse principalement aux personnes dont la calvitie reste modérée ou peu étendue.

La méthode FUE (Follicular Unit Extraction)

Avec la FUE, ou Follicular Unit Extraction, chaque greffon est prélevé individuellement. Le processus commence par le rasage de la nuque, puis le chirurgien utilise un instrument cylindrique, d’un à deux millimètres de diamètre. Ce micro-bistouri permet de récolter un à un les bulbes capillaires, qui seront ensuite réimplantés dans les zones dégarnies selon une disposition dense et naturelle.

Tout l’enjeu réside dans le respect du sens d’implantation des cheveux : chaque greffon doit retrouver sa place pour un rendu harmonieux. Si la nuque rasée reste visible quelques jours, cette technique ne laisse pas de cicatrice linéaire, contrairement à la FUSS. L’intervention demande du temps : comptez au minimum cinq heures pour chaque séance, durant lesquelles entre 2 000 et 3 000 greffons sont transplantés.

La méthode FUE automatisée

La FUE automatisée s’inspire de la méthode FUE classique, mais introduit un outil motorisé qui aspire les bulbes au lieu de les extraire manuellement. Après avoir rasé la nuque, le praticien enclenche l’appareil : les follicules sont prélevés rapidement, puis réimplantés en respectant la densité et l’écartement naturels de la chevelure.

Cette automatisation réduit la durée des séances et, dans bien des cas, assure une meilleure vitalité des bulbes grâce à la rapidité du geste. Cette technique convient surtout aux personnes dont la chute de cheveux reste limitée ou peu marquée.

La FUE sans rasage visible

Il existe désormais une alternative à la FUE traditionnelle pour ceux qui redoutent l’effet “nuque dégarnie” après l’intervention. Ici, le rasage s’effectue de manière ciblée, par petites bandes, soigneusement dissimulées sous la masse capillaire. Cette approche permet de prélever les greffons tout en gardant l’apparence intacte, les cheveux du dessus masquant les zones de prélèvement.

Le reste de la procédure ne change pas : les unités folliculaires sont implantées avec précision, reproduisant la répartition naturelle des cheveux. Rappelons que la greffe capillaire est un acte de chirurgie esthétique. Elle s’effectue uniquement dans des cliniques agréées par la Haute autorité de santé, gage de sécurité et de sérieux.

La greffe de cheveux à partir de la barbe ou du corps

On voit émerger une nouvelle possibilité : prélever des poils ailleurs que sur le cuir chevelu pour combler une zone dégarnie. Barbe, torse, parfois même jambes : ces zones deviennent des réserves pour ceux dont la nuque ou les tempes ne suffisent plus.

Cette approche ouvre la voie à la greffe pour des profils jusque-là exclus, notamment ceux qui manquent de densité capillaire dans les zones donneuses classiques. Il n’est pas rare, aujourd’hui, d’utiliser la barbe pour restaurer une ligne frontale, ou de combiner plusieurs zones du corps pour traiter une calvitie plus avancée.

Malgré ses atouts, cette méthode reste moins courante, réservée aux cas particuliers et aux besoins spécifiques. Il s’avère donc indispensable de consulter un spécialiste pour définir la solution la plus adaptée à chaque situation.

Les risques et précautions avant une greffe de cheveux

Comme toute opération chirurgicale, la greffe capillaire implique des risques. Le choix du praticien ne souffre donc aucune approximation : il faut s’appuyer sur un professionnel reconnu, formé et expérimenté pour limiter les complications après l’intervention. Un état de santé stable est également requis, notamment pour éviter tout problème lié à l’anesthésie.

Voici quelques gestes à anticiper avant l’opération, pour optimiser les suites et réduire les aléas :

  • Cesser de fumer au moins deux semaines avant et après la greffe, afin de favoriser la cicatrisation et limiter le risque infectieux.
  • Prévoir une consultation approfondie avec le chirurgien, qui analysera l’historique médical et vérifiera l’absence de contre-indications.

Les recommandations du spécialiste doivent être suivies à la lettre, du premier rendez-vous jusqu’à la récupération totale. Cette rigueur est le meilleur allié d’un résultat naturel, sans mauvaise surprise.

Au bout du processus, ce sont parfois des années de complexes qui s’effacent, mèche après mèche. Il reste alors à apprivoiser ce nouveau reflet, et peut-être à retrouver le plaisir simple de passer la main dans ses cheveux, sans y penser.